Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)


Stop
Connaissez-vous ces tâches de moisissure qui simulent un profil ? Je ne sais quel charme de ma lèpre trompe le monde et l'autorise à m'embrasser. Tant pis pour lui. Les suites ne me regardent pas. Je n'ai jamais exposé que des plaies.
On parle de fantaisie grâcieuse : c'est ma faute. Il est fou de s'exposer inutilement.
Jean Cocteau

Maintenant, vous pouvez toujours voir par là :

Impairs/Instants
Pairs/Passants

Madame Solène SVP

De verre en vers, au Bar de l'Univers, je pars.. De bière en bière, j'ai plus les pieds sur Terre..

Prénom : Léopoldine, depuis mercredi 27 avril
Nom : Antistar
Née le : 6 Juillet 1820, selon mes amies
<Aurait voulu être née le : 1e Mai 1948 pour fêter mes 20 ans en Mai 68>
A : Paris 11e, selon un physionomiste
Signe particulier : Parle en vieux français et exige 4 bises, pas une de plus pas une de moins.
Profession : Bouc-émissaire, comme Malaussène
Aime : Les concerts, les fous rires, jouer au loup-garou
Déteste : Rentrer chez moi
Boulimie : .Perso. -- .En projet. -- .Scolaire. --

Et pas s'aimer ça fait mal, quand on vit pas dans la Cité des Etoiles..


Entrée

Graffitis
* Un jour, il y aura autre chose que le jour [Boris Vian]
* If the children are running and they don't look where they're going I have to come out from somewhere and catch them. I'd just be the catcher in the rye and all. I know it's crazy but that's the only thing I'd really like to be. [J.D. Salinger]
* They are the elect to whom beautiful things mean only Beauty. [Oscar Wilde]
* Einer wenigstens soll über all dies Elend, einer soll über uns alle sich erheben können ! (Il y a forcément un homme qui puisse s'élever au-dessus de toute cette misère, au moins un au-dessus de nous tous !) [Bertolt Brecht]
* Ibant obscuri sola sub nocte per umbram perque domos Ditis vacuas et inania regna [Virgile]
* Nous méritons toutes nos rencontres. [François Mauriac]
* On n'est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne. [Céline]
* It's... beyond... my control. [Dangerous Liaisons]
* Il a dit qu'il n'existait pas d'ailleurs. [Philip Pullman]
* Tell about what we're gonna have in the garden and about the rabbits in the cages and about the rain in the winter and the stove, and how thick the cream is like you can hardly cut it. Tell about that, George. [Steinbeck]
* J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime, / Du fond du gouffre obscur où mon coeur est tombé. [Baudelaire]

Tapage nocturne
* Petite soeur de mes nuits, [...] sache que je n'oublie rien mais qu'on efface. A ton étoile.. [Noir Désir]
* Mam'selle Bulle avait un rêve un peu spécial : pour une bulle, quitter la Terre, c'est peu banal [Tryo]
* Dis-moi qu'un de ces jours, je retrouverai le courage pour avoir avoir la vie dont je rêvais. [Zazie]
* On ne devrait vivre qu'une minute et demie : le temps du premier baiser et du premier demi [Les Ogres de Barback]
* Ne te blesse que d'air pur, couvre-toi d'étincelles[Luke]
* Quatorze Juillet, rien à branler. Moi, mon amour s'est envolé, le jour où toi tu éclatais. [Les Tit' Nassels]
* Y'a des cigales dans la fourmilière, et vous pouvez rien y faire [La Rue Kétanou]
* A force de vivre comme on vit, à qui tu crois qu'j'vais dire merci ? [Wallen]
* Et c'est depuis le cours élémentaire, c'est depuis qu'on voudrait se la faire.. la Cité des Etoiles. [Magyd Cherfi]
* La caresse et la mitraille, cette plaie qui nous tiraille, le palais des autres jours, d'hier et demain va.. Le vent l'emportera. [Noir Désir]
* Au Cabaret des Illusions Perdues qu'on retrouve sans peine dès qu'on n'en parle plus.. [Castafiore Bazooka]
* Wedding bells ain't gonna chime.. [Placebo]
* J'veux du soleil dans ma mémoire [Au P'tit Bonheur]
* My head between my knees again, got needle set to zero [Massive Attack]
* Dans mes nuits blanches, il y a des pages blanches. [Benjamin Biolay]
* Consomme, consume, qu'on sème nos amours de petite semaine [Les Hurlements d'Léo]
* Je suis excessive : j'aime quand ça désaxe, quand tout accélère. [Carla Bruni]
* La question "Avez-vous déjà fait souffrir votre partenaire ?" a obtenu la réponse A, je n'arrive pas trop à m'y faire. [Vincent Delerm]

Itinéraire bis

Au coin de la rue

Passants
gneuh : interdite de son joueb ? lol :d
pas-pareil : Euh oui, c'était cocasse : la demoiselle trouvait qu'on se moquait trop d'elle, donc elle m'a interdite, moi et quelques autres je crois mdr (D'où le message sur son joueb, lieu où elle seule peut profiter de la liberté d'expression mdr)
Anonyme : a mon avis briget n a pas du comprendre que c'etait ton joueb
pas-pareil : Mdr possible..
Anonyme :
Air : Bonjour.. sympa ici, même si fermé.. Bisoux
MangakaDine : J'aimais bien ici....mais j'arrive toujours trop tard.
disturb : euh s'pas-pareil ! je te retrouve en plein hasard !! comment tu vas ?
paranoia : bonjour, j't'ai mis un lien sur mon blog, j'aime beaucoup ! XxX
pas-pareil : Et bien euh.. Merci :)
Nye : .
Novembre : (ahah, mort de rire)


Recherche

Mercredi 28 Juin 2006
A l'envers de la vie
Vie à l'envers, vie en retard, vie à rebours. Je me couche à 6h du mat' pour émerger à 14h et ne rien faire jusqu'à 17h. Je n'ai pas envie de sortir, il ne fait pas beau, et je n'ai pas envie de fêter mon anniversaire. Le tableau véléda sur ma porte indique des tas de sorties, de gens à voir, et de choses à faire. Mais j'effacerais volontiers tout pour dormir jusqu'à la rentrée. Je suis fatiguée sans rien faire, je ne veux toujours pas dormir, et rien ne m'éclate à part les matchs de foot. Je regarde les mêmes épisodes de Friends en boucle, je relis Harry Potter and the Half-blood Prince, et tout ça me rappelle les étés précédents. Sur 6 étés depuis 2001, seul celui de 2002 aura été calme et tranquille. Celui qui arrive est à jeter, je le déteste d'avance, parce qu'il réunit toutes les raisons pour lesquelles 2001 et 2004 ont été durs à passer. Je dors le jour, je vis la nuit, à reculons face à la rentrée, à rebours du temps qui passe, je voudrais revenir en avril. Il faut que j'aille chez le coiffeur, que je me barre de Montreuil, que je me redécouvre neuve après cette année d'usure. Je veux "La vie devant moi", je veux avoir "le temps de trouver l'amour, avant que l'amour ne soit plus qu'un rêve d'avant". Même si vivre d'illusions ne fera rien tenir très longtemps. Il faut que je range ma chambre depuis 6 mois, mais je n'en ai pas encore trouvé le courage ou la force. J'aimerais dire à ma mère "lâche-moi, j'ai autre chose en tête", mais on ne peut pas être trois sous le même toit à lâcher prise. Le foyer est délétère, Héra nous a laissés en plan, je crois. J'occupe mes nuits à me réciter des vers de Racine, puisqu'il faut bien tenir jusqu'à l'aube, le moment où je peux enfin dormir et être sûre de me réveiller dans l'aprèm'. Il ne me manque plus que Feist et de l'encens pour faire de mes nuits d'été les clones des précédentes. J'aurais beau me transformer en Peter Pan avec mon caleçon bleu turquoise Stella Cadente, j'aurais beau sentir l'enfance avec mon parfum bonbon de la même marque, ou même parler comme une enfant de 11 ans avec des intonations précieuses et ridicules, ce n'est que de la poudre de perlimpimpin. Les nuits sont noires, et les étés sont des voyages au bout de la nuit. Rien d'autre.
Avoué par Marynn, à 17:28 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 3 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Dimanche 25 Juin 2006
Jeux d'enfants
1, 2, 3, soleil.
1 rencontre, 2 rencontres, 3... S'il te plaît, ne bouge plus. 1, 2, 3, soleil et j'ai envie d'avoir 8 ans. Parce qu'au bout de 1, 2, 3, soleil, tu n'as pas respecté la règle. Tu as passé l'âge de jouer à ça, mais pour moi, 1, 2, 3, soleil, et tu aurais dû t'arrêter près de moi.
Tu l'étais et c'était juste assez pour moi, toi tout juste contre mon bras, comme la promesse de ce qu'on ne fera pas. A 8 ans, on ne va pas plus loin. Mais ça n'a pas duré assez longtemps, ton bras contre le mien.
Le temps de 1, 2, 3, soleil et tu es déjà reparti. Je t'aurais bien demandé si toi et moi on pouvait jouer aux amoureux, entre deux parties de cache-cache, mais la fin de la récré a sonné juste avant.
Est-ce-qu'on jouera de nouveau ? Tu es le nouveau de ma classe, personne ne t'attendait et moi je veux bien être ta copine.

Mais surtout.
Moi je veux qu'à 1, 2, 3, soleil, tu t'arrêtes pour moi.
Avoué par Marynn, à 02:10 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 6 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Entre la rue Suger et la rue Saint-André-des-Arts
Le jour où mon blog chez Free a bugué, il y a quelque chose comme 2 mois, j'étais en train de rédiger un article sur Fénelon, le lycée où j'ai fait ma khâgne.
Fénelon se trouve à l'articulation du pire et du meilleur. Entre le désenchantement et la victoire sur soi-même.

J'ai mis presque les 3/4 de l'année à comprendre ce lycée, alors qu'il m'a fallu un mois pour m'adapter au fonctionnement de Jaurès. A tous les niveaux : profs, élèves, organisation des cours.
Fénelon m'a paru une planète tout à fait étrangère et hostile jusqu'à décembre. Ce lycée m'a ensuite paru étranger uniquement, jusqu'en mars. J'ai commencé à l'aimer en avril, alors que l'année s'est finie il y a 2 semaines.
Mieux vaut tard que jamais, non ?

Je me suis approprié cet espace, en y dessinant le ballet de mes pas perdus, de couloirs en escaliers et de salles en bureaux. J'ai trainé mes semelles récalcitrantes d'étage en étage, de bâtiment principal en annexe. Et j'ai appris ces lieux. Je sais où se trouve la salle SAV2 et où sont les toilettes à chaque étage de chaque bâtiment. Je peux dire comment est décorée la 104, et où se trouve la salle des professeurs.
Fénelon est devenu mon lycée.
Le quartier aussi est devenu mien. Je ne confonds plus Saint-Germain et Saint-Michel, et les sandwicheries de la rue Saint-André-des-Arts n'ont plus de secrets pour moi. Je sais où sont les crèpes au nutella les moins chères, là où elles sont les meilleures, et les vendeurs de paninis me disent bonjour quand je passe. Mes pas ont laissé des traces à chaque coin de rue.
Ne parlez plus de Saint-Michel sans penser à moi.

Et puis forcément, j'ai compris les élèves. Là où je me heurtais à un mur d'incompréhension, où je ne savais pas comment m'y prendre, j'ai insisté et j'ai réussi. L'incompréhension n'était pas leur, elle était mienne. Moi, Marine B., scolarité effectuée de bout en bout en banlieue rouge. J'ai joué la rigidité et non la souplesse, et quand je m'essayais à des tours de contorsionniste, c'était avec les mauvaises personnes.
Mais il y a eu Charlotte, la première de qui je me suis rapprochée. Puis, les dernières semaines, ces autres avec qui j'avais déjà vaguement parlé, sans imaginer que je garderais contact avec eux à la fin de l'année. Marine ou Tristan, pour ne citer qu'eux.
Je me suis assouplie jusqu'à comprendre que j'avais moi aussi ma place dans ce lycée, que je n'étais pas du tout une inconnue pour les profs. J'ai même arrondi les angles jusqu'à envisager d'y cuber.

Je retourne finalement à Jaurès, mais cela n'avait rien d'évident. De septembre à juin, de la solitude à la solidarité, j'ai vaincu mes longues premières impressions. La greffe a prise et fut une belle expérience.

Je ne verrai jamais plus Saint-Michel comme avant.
Avoué par Marynn, à 01:47 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 0 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Mercredi 24 Mai 2006
I see dead birds
Je suis cernée. Cernée d'oiseaux morts.. au sens propre s'entend.
J'en vois toutes les semaines, parfois plusieurs en quelques jours. Je rêve même d'animaux écrasés, à tel point que ça vire à l'obsession.

On dirait un film gore, dit comme ça. De mon point de vue, c'est encore mieux, car je suis aux premiers rangs du spectacle. Je ne sais pas si les oiseaux font exprès de gésir sur ma route, mais ça y ressemble fortement. Peut-être que c'est uniquement une question de malheureux hasards, ajouté au fait que mes yeux sont attirés par ce qui a giclé sur le bitume.
En tout cas, ça devient très très légèrement insupportable.

Ca dure depuis quelques mois, je dirais depuis la rentrée à peu près, parce que je n'ai pas de tels souvenirs de l'an dernier. Je ne rêvais pas d'oiseaux morts.
Chaque fois que je vois un oiseau, je me le représente écrabouillé. Quand il y en a qui s'égarent sur la chaussée, mon coeur s'accélère et tressaille (tressaillit ? J'ai perdu mon Bescherelle) à chaque voiture qui passe. Je stresse littéralement quand je vois des pigeons sur le point de se faire écraser, quand ils tardent à s'envoler.
Ce n'est pas réservé aux pigeons : il y a quelques mois, j'ai vu un petit chien passer sous les roues d'une voiture, mais en sortir indemne par miracle, malgré le roulé-boulé effectué sous la carosserie. En soi, ça n'a rien de grave, mais ça s'ajoute à la liste.

Ca s'incruste même dans mes rêves, et je ne comprends pas ce que ça signifie. Quand la grippe aviaire était encore à la une, j'avais rêvé de dizaines de poules à moitié déplumées, totalement mal en point, et certaines sur le point de se faire écorcher vives, si je me souviens bien. En tout cas, j'ai le souvenir de scènes horribles auxquelles je ne voulais pas assister, et j'en hurlais de refus.
Il y a quelques jours, ce sont des hamsters, ou en tout cas de sympathiques petits animaux à poils, qui se faisaient marcher dessus dans une animalerie. Pas de sang, rien, juste que j'étais consternée par la souffrance que devaient ressentir ces animaux, et je me suis réveillée au moment où j'arrachais un animal de sous une semelle.
S'il y a un psychanalyste dans l'assistance, hin..

J'attends gentiment que ça se calme. Mais ça tarde.
Comme tout.
Avoué par Marynn, à 18:25 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 4 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


La chute
Je m'éclate en mille morceaux, chaque fois que je tombe à terre et que tu n'es pas là pour me rattraper.

Tu te connectes, tu restes quelques minutes à peine, et tu repars.. sans m'avoir parlé. Tu réponds par pure politesse "Merci beaucoup, c'est très gentil" quand je t'envoie un sms d'anniversaire. Evidemment, tu ne me téléphones plus non plus. C'est drôle, presque au sens propre, de sortir aussi vite de ta vie.
Je ne sais pas lequel de nous deux en souffre le plus, mais je peux prédire avec certitude que tu t'en remettras bien plus vite que moi.

C'est un peu pathétique, car j'y perds mon amour-propre. Je ne sais même pas s'il existe encore. La dernière fois, je donnais tout de même le change auprès de mes amis, car presque personne n'était au courant. Si j'avais l'air d'une loque, c'était uniquement à mes propres yeux.
Depuis quelques mois, je dois également affronter le regard des autres, ceux qui sont au courant, qui savent que ça ne va pas, sans en savoir plus. Et je dois me battre pour relever la tête quand j'ai envie de hurler. Je suis suffisamment passée pour une loque ces derniers mois, je ne le veux plus.

C'est pas très facile, mais je fais des efforts. T. m'a même de nouveau appelée tout à l'heure. Et puis j'ai passé la journée à être comme d'habitude, c'est-à-dire souriante, riante même, bavarde et surdynamique. J'ai mentionné ton prénom, je l'ai dit sans trembler.
Mais je n'oublie pas que nous ne nous sommes pas parlé depuis plus d'une semaine.

C'est le néant qui s'ouvre sous chacun de mes pas, et pourtant. Pourtant je fais des efforts. Juré, craché.
La preuve : j'ai presque pas pleuré depuis une semaine.
Avoué par Marynn, à 00:47 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 5 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Vendredi 19 Mai 2006
Nyx
La vie est un voyage au bout de la nuit. L'épaisse noirceur de cette phrase me transperce, elle est si belle.

"Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la Nuit,
Nous cherchons notre passage
Dans le Ciel où rien ne luit"
(exergue)

Je devrais relire ce livre à l'infini, l'apprendre par coeur, me le réciter, m'en faire une prière quotidienne. C'est ma clé, le fil rouge de mes pensées, la Bible à laquelle je reviens quand j'ai besoin d'une attelle.
Aussi puissant que les mots de Boris Vian, de Debout Sur Le Zinc et de Zazie. Un concentré de "Je voudrais pas crever", "La déclaration", "Lola majeure" et "La vie devant moi" réunis.
Une claque, en somme. La claque qui réveille quand.. ?

La nuit est chez moi, c'est mon côté Robinson, avec son idée "magnifique et bien commode pour.." La nuit est à moi depuis ma naissance. Ma mère n'a jamais su comment me faire dormir, et je n'ai jamais changé depuis mes 3 mois.
"Ne croyez donc jamais d'emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s'ils peuvent dormir encore ?" Moi je ne dors pas, parce que ma tête est en bordel, en remue-méninges permanent. Mon père m'a dit, quand j'étais petite, "ne pense à rien pour mieux t'endormir". Si seulement c'était possible, optimistique-moi papa. Pourquoi je n'ai jamais réussi à vider ma tête ?

Mais la nuit, encore et toujours. Notre vie est une voyage dans l'hiver et dans la Nuit, c'est tellement ça. Parfois, il y a de la lumière quand-même, plus éclatante, plus éblouissante. Un peu comme des éclairs dans un écrin de nuit.
Douceur et calme. L'apaisement de cette certitude : la vie est un voyage au bout de la nuit. "De la vie au fond du noir". Ce con de Céline a tout compris, et je me plie à son bouquin, car je n'y peux rien. Que des espoirs sceptiques dès les premières pages : "Ce Robinson comptait donc sur la nuit pour nous sortir de là ?" Traverser les ombres, aller, aller, toujours un peu plus profond, Noirceur-sur-Lys est mon espace de vie, à arpenter de fond en comble.
Et on n'y peut rien. Le calme d'Oedipe vu par Antigone.

Ca fait peur, la nuit, toute seule.
"The whole machine devotes itself coldly to the destruction of his difference", et c'est même pas moi qui le dit. Une seule personne pourrait comprendre, la même qui pouvait allumer la lumière, et conjurer ma peur du noir.

Un voyage au bout de la nuit, rien que ça. Pas de Grâce pas de chocolat, Racine avait prévenu.
Avoué par Marynn, à 02:04 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 0 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Mardi 16 Mai 2006
Au Bazar du Temps
Cette fin d'année scolaire a un goût étrange, très étrange. Elle ne ressemble à aucune autre.

D'habitude, une fin d'année représente à mes yeux une rupture. C'est toujours un peu un drame de laisser derrière moi une année scolaire, et de me dire que tout ça deviendra des souvenirs. Je ne supporte pas les "fins de..", et il n'y a bien que le soleil esitval pour me consoler.
Je me souviens de l'été dernier. Je me souviens des rayons de soleil qui nous éblouissaient, alors qu'on dormait au soleil entre deux cours, je me souviens de Cergy, du camping, je me souviens de mon anniversaire pour les revoir une dernière fois avant les vacances, et "Cracher nos souhaits" qui remontait la mélancolie à fleur de peau.

Cette année est un hybride, un monstre étrange qui me laisse pensive. J'ai passé l'année à me dilater aux dimensions de l'Univers. Je me suis décomposée et dispersée aux quatre vents.
De soirées en soirées, de cours en manifs, je n'existe plus que par les autres.
Je me suis découverte une capacité exponentielle d'ouverture aux autres, qu'ils deviennent des amis ou restent à jamais des "amis d'amis". Je croyais avoir atteint les limites de ma sociabilité, mais je les ai repoussées loin, très loin, tout au long de l'année.

Et c'est un peu là qu'est mon faux problème.
C'est un faux problème, car je ne me plains pas d'avoir plus d'amis, ni d'avoir "un emploi du temps de ministre" (comme dirait ma mère, qui m'a gentiment proposé une secrétaire "pour gérer les sorties").
Mais le puzzle de mes amis est devenu très complexe. Je pourrais presque dessiner un réseau des gens que je connais, façon Jet-Set, si seulement je m'y retrouvais moi-même. Et c'est exactement ça qui rend cette fin d'année si particulière.
Je me suis éclatée entre tant d'Univers, que je ne peux plus unifier cette année sous un souvenir global.

Je suis passée d'une prépa à une autre, et malgré ce que j'ai pu dire de F., je ne sors pas inchangée de ce lycée. Je m'y suis fait des amis, et il fait définitivement partie de moi à présent. Mais ces souvenirs se superposent à ceux de Jaurès où j'ai passé au moins autant de temps.
Les manifs m'ont également fait connaître de nouvelles personnes, mais les images associées sont autant celles de Montreuil que celles de Saint-Michel.
Je me suis écart(el)ée entre deux mondes radicalement différents. Et ces vacances s'annoncent comme tout sauf une rupture, puisqu'il est probable que je retourne à Jaurès l'an prochain.

Jusqu'à il y a quelques semaines, je crois que je pouvais encore trouver de quoi unifier mes souvenirs de cette année, malgré tout. Malgré les amis d'amis rencontrés, malgré les amis de la soeur du meilleur ami du petit-copain (authentique), malgré les amis de l'amie du petit-copain de l'amie (re-authentique), malgré des amis aussi différents que ceux de la pré-adolescence ou ceux rencontrés par Internet, je pouvais encore trouver un fil rouge à mon année.
La réponse tient en 5 lettres, commence par "Si" et finit par "kou". Sauf que, sauf que. Pour jouer à la devinette : même tout ça pourrait bien se trouver bousculé rétrospectivement par les toutes dernières semaines. Et puis même, la fin de l'année scolaire ne créera pas de rupture avec lui, puisque je serai dans sa classe (pour ma première fois) l'an prochain.

Je ne sais pas quoi penser de cette année. Elle a été un bordel formidable, une explosion d'amitiés, de chaleur humaine, de mains tendues à tout moment. Mais c'était au prix d'une navette permanente entre tout ces petits mondes, qui ne m'aide pas à y voir clair.
Je pars en vacances, sans savoir précisément ce que je quitte, ni même ce que je vais retrouver l'an prochain.

J'ai toujours eu un fil rouge à mes années scolaires. J'ai toujours fini par faire le deuil de telle année, en la rangeant avec une petite étiquette dans mon armoire à souvenirs. Comment ranger ce qui part dans tous les sens ? C'est un puzzle 15300 pièces que je dois reconstituer avant de pouvoir passer à autre chose.

"La vie est décousue", comme dirait Andre Dhôtel. La mienne, en ce moment, est un patchwork à recoudre.
Avoué par Marynn, à 01:59 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 0 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Dimanche 07 Mai 2006
Jacadi a dit
Hier, à presque 2h du matin, après un cocktail Gin/Manzana, un demi, et une vodka orange (le tout à jeûn, c'est bien plus drôle) :

Moi : Hum, on est plus ensemble ?
- ...
- Oui non oui non oui non oui non ?
- Oui.
- Oui, on n'est plus ensemble ?
- Oui.

Jacadi a dit : Ne pleure pas
Jacadi a dit : Tu iras mieux demain

Parfois, les choses ne se passent pas comme on l'aurait voulu. C'est.. pas facile de l'accepter. Mon Dieu, comme il faudra du temps. J'ai toujours besoin de beaucoup de temps. Et surtout beaucoup besoin de mes amis.
Merci aux câlins, merci aux sourires, merci aux guitares, merci aux "Tu veux t'appuyer sur moi ?" qui font du bien, quand on a l'impression que rien ne tient plus debout.

Jacadi a dit : Ca ira mieux demain.
Il le faut bien.
Avoué par Marynn, à 13:31 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 4 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Samedi 06 Mai 2006
Chut
Les non-dits, les deuils et les pleurs
Le tout nimbé dans du silence
Dans lequel tu t'enfermes à outrance

(Debout Sur Le Zinc, Comme s'il en pleuvait)

Mon téléphone sonne, mais ce n'est jamais le nom attendu qui s'affiche. Je reçois un texto, mais ce n'est pas non plus celui de la personne espérée. Quand c'est mon fixe qui sonne aux heures où il avait l'habitude d'appeler, il me faut quelques instants avant de me rappeler qu'il n'appelle plus sur le fixe. L'interphone hurle, mais ce n'est pas son nom qui répond.
Son ombre passe derrière chaque bruit, chaque sonnerie. Mes journées étaient rythmées par son nom à l'interphone, son nom sur mon téléphone, son nom prononcé par ma mère "Marine, c'est ..."

Et moi dans tout ça, je ne sais plus où j'en suis.

C'est d'une banalité tellement affligeante que je refuse d'en pleurer. Et même, je ferai tout pour que ça reste banal. Je ne veux plus de drames, je ne veux plus de parodies de tragédie, je ne veux plus croire à l'indicible.
Tout sera normal, normé s'il le faut, et tout sera dit. Je dirai son prénom, je le répèterai, je parlerai de lui. A défaut d'exister à mes côtés, c'est l'écho de son nom qui m'accompagnera.

Parce que je sais que c'est bientôt la fin. Ca a souvent été "la fin" entre nous, mais. Mais le contexte était tellement différent : j'étais sûre de ce qu'il ressentait, même s'il ne le disait pas. Là, le silence est de mise.
Le silence quand je m'énerve contre Clara, le silence quand je te parle de Tristan, le silence tout le temps. J'aimerais te secouer, pour que tu me dises que tu tiens à moi, que tu m'aimes, que je suis la seule, la plus belle, la plus drôle, la plus sympa, la plus mieux, la plus tout.. mais le silence.
Et je ne sais plus. Ni pour lui, ni pour moi.

Banalité, quand tu nous tiens. Je ne pleurerai pas.

Ca briserait le silence.
Avoué par Marynn, à 00:18 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 1 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Lundi 01 Mai 2006
Our little corner of the world
Petite soeur de mes nuits,

Pour les dernières minutes de ton anniversaire :
And if you care to stay in my little corner of the world
We could hide away in my little corner of the world
I always knew that I'd find someone like you
So welcome to my little corner of the world


Parce que 19 ans, c'est le bord de la vingtaine. C'est avoir un pied dans l'inconscience, un pied dans le début de l'âge adulte.
Sauf que toi et moi on est encore en plein dans l'inconscience. Alors même si on se voit moins souvent, même si notre chemin est jalonné de projets avortés, il existera toujours ce "little corner of the world" qui n'est rien que pour nous deux.

Joyeux anniversaire :)
Avoué par Marynn, à 00:01 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 0 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Mercredi 26 Avril 2006
Rêve plus fort, je t'entends pas
Debout Sur Le Zinc a dit "Mais toi, tu dors comme un ange, et rien ne te dérange". Alors si j'arrive à percer ton sommeil, écoute un peu ça.

Pendant que tu dors, tu ne peux pas savoir tout ce qui me passe par la tête, les idées noires et les fins de nous deux. Toutes différentes, et toutes aussi redoutables, parce que ce n'est pas ce que je veux.
Ce que je veux, c'est ton sommeil, tes rêves, ce qui se passe dans ta tête. Je voudrais savoir à quoi tu rêves, à quoi tu penses, est-ce-que tu m'aimes, et toutes ces questions en suspens qui me restent au bord des lèvres quand je te vois dormir.

Parce que c'est pas évident, tu n'es pas évident. Moi je rêve de rien la nuit. Si je me souvenais de mes rêves, ils seraient sûrement peuplés de toi.. de toi, et d'elle qui joue la courtisane, elle que je n'arrive pas à oublier, parce que tu n'as pas su me rassurer. S'il n'y avait que ça.
Mais pendant que tu dors, c'est la monstrueuse parade. Tout un monde défile sous le chapiteau de mon crâne, un deuxième monde où j'oserais mettre un point final à tout ça. Parce que je t'aime je te déteste, ça devient trop cliché.
Et j'ai toujours détesté les clichés.

Avant, il n'y avait que ton sommeil qui t'éloignait de moi, et encore. Parfois ça nous rapprochait. C'était encore le moment où tu me disais tout. Maintenant, tu prends le large, doucement mais sûrement, je le sais. Par contre, je ne saurai sûrement jamais si j'aurais dû te dire tout ce qui m'est venu, ce jour où je t'ai vu, recroquevillé sur mon lit défait, la tête sur mon oreiller, paupières fermées. Il y avait quelque chose de doux, de fort aussi. En moi, et entre nous.
Mais maintenant tu ne m'es plus amarré, et nous ne serons jamais mariés.

"Wedding bells ain't gonna chime", je l'ai toujours su quelque part. C'est même écrit au bas de ce joueb depuis deux ans.
Avoué par Marynn, à 23:29 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 0 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Mardi 18 Avril 2006
Yseult ou Pénélope
J'ai enlevé l'article qui était là pour des raisons de.. sécurité on va dire ;)
Avoué par Marynn, à 21:57 du côté "Pair & Passants" de la Rue du Temps.
Pour commenter 1 réaction(s) de passant(s) dans la rue du Temps


Aveux suivants


Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom