Jeudi 29 Juin 2006
Fin de parenthèse
Mon ancien blog marche de nouveau. Il reprend donc du service au détriment de celui-ci, qui ferme pour la seconde fois. Cela me soulage, car "La Rue du Temps" doit rester ce qu'elle a été : le blog de ma terminale et de mon hypokhâgne.
Pour le reste, c'est ailleurs. Et ceux qui veulent cette adresse peuvent me laisser leur e-mail grâce à la fonction "Ecrire un article" en haut du joueb.
(Rappel : je ne peux pas envoyer l'adresse, si je ne connais pas votre mail !)
Mercredi 28 Juin 2006
Domenech, philo, et mails
De : moi
A : mon ex- et futur prof de philo
Objet : Dieu, l'Ens et la Coupe du Monde
"[...]
Avec ces notes, j'ai bien envie de croire que tout est permis pour l'an prochain (surtout si les miracles comme 3-1 contre l'Espagne existent...)"
De : mon ex- et futur prof de philo
A : moi
Objet : Re:Dieu, l'Ens et la Coupe du Monde
"[...]
Sachez pourtant qu'il n'y a pas de miracles : il y a seulement du style, de la hargne, de la ténacité, de la stratégie, du sens de l'opportunité... Bref, il y a Ribéry (je suis marseillais d'adoption, le saviez-vous ?)"
A l'envers de la vie
Vie à l'envers, vie en retard, vie à rebours. Je me couche à 6h du mat' pour émerger à 14h et ne rien faire jusqu'à 17h. Je n'ai pas envie de sortir, il ne fait pas beau, et je n'ai pas envie de fêter mon anniversaire. Le tableau véléda sur ma porte indique des tas de sorties, de gens à voir, et de choses à faire. Mais j'effacerais volontiers tout pour dormir jusqu'à la rentrée. Je suis fatiguée sans rien faire, je ne veux toujours pas dormir, et rien ne m'éclate à part les matchs de foot. Je regarde les mêmes épisodes de Friends en boucle, je relis Harry Potter and the Half-blood Prince, et tout ça me rappelle les étés précédents. Sur 6 étés depuis 2001, seul celui de 2002 aura été calme et tranquille. Celui qui arrive est à jeter, je le déteste d'avance, parce qu'il réunit toutes les raisons pour lesquelles 2001 et 2004 ont été durs à passer. Je dors le jour, je vis la nuit, à reculons face à la rentrée, à rebours du temps qui passe, je voudrais revenir en avril. Il faut que j'aille chez le coiffeur, que je me barre de Montreuil, que je me redécouvre neuve après cette année d'usure. Je veux "La vie devant moi", je veux avoir "le temps de trouver l'amour, avant que l'amour ne soit plus qu'un rêve d'avant". Même si vivre d'illusions ne fera rien tenir très longtemps. Il faut que je range ma chambre depuis 6 mois, mais je n'en ai pas encore trouvé le courage ou la force. J'aimerais dire à ma mère "lâche-moi, j'ai autre chose en tête", mais on ne peut pas être trois sous le même toit à lâcher prise. Le foyer est délétère, Héra nous a laissés en plan, je crois. J'occupe mes nuits à me réciter des vers de Racine, puisqu'il faut bien tenir jusqu'à l'aube, le moment où je peux enfin dormir et être sûre de me réveiller dans l'aprèm'. Il ne me manque plus que Feist et de l'encens pour faire de mes nuits d'été les clones des précédentes. J'aurais beau me transformer en Peter Pan avec mon caleçon bleu turquoise Stella Cadente, j'aurais beau sentir l'enfance avec mon parfum bonbon de la même marque, ou même parler comme une enfant de 11 ans avec des intonations précieuses et ridicules, ce n'est que de la poudre de perlimpimpin. Les nuits sont noires, et les étés sont des voyages au bout de la nuit. Rien d'autre.
"Le dernier acte est sanglant."
...
Dimanche 25 Juin 2006
Jeux d'enfants
1, 2, 3, soleil.
1 rencontre, 2 rencontres, 3... S'il te plaît, ne bouge plus. 1, 2, 3, soleil et j'ai envie d'avoir 8 ans. Parce qu'au bout de 1, 2, 3, soleil, tu n'as pas respecté la règle. Tu as passé l'âge de jouer à ça, mais pour moi, 1, 2, 3, soleil, et tu aurais dû t'arrêter près de moi.
Tu l'étais et c'était juste assez pour moi, toi tout juste contre mon bras, comme la promesse de ce qu'on ne fera pas. A 8 ans, on ne va pas plus loin. Mais ça n'a pas duré assez longtemps, ton bras contre le mien.
Le temps de 1, 2, 3, soleil et tu es déjà reparti. Je t'aurais bien demandé si toi et moi on pouvait jouer aux amoureux, entre deux parties de cache-cache, mais la fin de la récré a sonné juste avant.
Est-ce-qu'on jouera de nouveau ? Tu es le nouveau de ma classe, personne ne t'attendait et moi je veux bien être ta copine.
Mais surtout.
Moi je veux qu'à 1, 2, 3, soleil, tu t'arrêtes pour moi.
Entre la rue Suger et la rue Saint-André-des-Arts
Le jour où mon blog chez Free a bugué, il y a quelque chose comme 2 mois, j'étais en train de rédiger un article sur Fénelon, le lycée où j'ai fait ma khâgne.
Fénelon se trouve à l'articulation du pire et du meilleur. Entre le désenchantement et la victoire sur soi-même.
J'ai mis presque les 3/4 de l'année à comprendre ce lycée, alors qu'il m'a fallu un mois pour m'adapter au fonctionnement de Jaurès. A tous les niveaux : profs, élèves, organisation des cours.
Fénelon m'a paru une planète tout à fait étrangère et hostile jusqu'à décembre. Ce lycée m'a ensuite paru étranger uniquement, jusqu'en mars. J'ai commencé à l'aimer en avril, alors que l'année s'est finie il y a 2 semaines.
Mieux vaut tard que jamais, non ?
Je me suis approprié cet espace, en y dessinant le ballet de mes pas perdus, de couloirs en escaliers et de salles en bureaux. J'ai trainé mes semelles récalcitrantes d'étage en étage, de bâtiment principal en annexe. Et j'ai appris ces lieux. Je sais où se trouve la salle SAV2 et où sont les toilettes à chaque étage de chaque bâtiment. Je peux dire comment est décorée la 104, et où se trouve la salle des professeurs.
Fénelon est devenu mon lycée.
Le quartier aussi est devenu mien. Je ne confonds plus Saint-Germain et Saint-Michel, et les sandwicheries de la rue Saint-André-des-Arts n'ont plus de secrets pour moi. Je sais où sont les crèpes au nutella les moins chères, là où elles sont les meilleures, et les vendeurs de paninis me disent bonjour quand je passe. Mes pas ont laissé des traces à chaque coin de rue.
Ne parlez plus de Saint-Michel sans penser à moi.
Et puis forcément, j'ai compris les élèves. Là où je me heurtais à un mur d'incompréhension, où je ne savais pas comment m'y prendre, j'ai insisté et j'ai réussi. L'incompréhension n'était pas leur, elle était mienne. Moi, Marine B., scolarité effectuée de bout en bout en banlieue rouge. J'ai joué la rigidité et non la souplesse, et quand je m'essayais à des tours de contorsionniste, c'était avec les mauvaises personnes.
Mais il y a eu Charlotte, la première de qui je me suis rapprochée. Puis, les dernières semaines, ces autres avec qui j'avais déjà vaguement parlé, sans imaginer que je garderais contact avec eux à la fin de l'année. Marine ou Tristan, pour ne citer qu'eux.
Je me suis assouplie jusqu'à comprendre que j'avais moi aussi ma place dans ce lycée, que je n'étais pas du tout une inconnue pour les profs. J'ai même arrondi les angles jusqu'à envisager d'y cuber.
Je retourne finalement à Jaurès, mais cela n'avait rien d'évident. De septembre à juin, de la solitude à la solidarité, j'ai vaincu mes longues premières impressions. La greffe a prise et fut une belle expérience.
Je ne verrai jamais plus Saint-Michel comme avant.
Samedi 24 Juin 2006
Lost in translation
"Intoxication médicamenteuse volontaire" = "Maman ne m'aime pas assez" ou "Je n'aime pas Maman assez" ?
3 mots surpris sur un certificat d'admission aux urgences. 29/07/2004 à 12h50.
Je ne sais même plus ce que je pouvais bien faire à ce moment-là.
Mardi 30 Mai 2006
Show must go on
A bout de mots, à bout de pleurs, à bout de tout.
Show must go on, de toute façon.
Mercredi 24 Mai 2006
I see dead birds
Je suis cernée. Cernée d'oiseaux morts.. au sens propre s'entend.
J'en vois toutes les semaines, parfois plusieurs en quelques jours. Je rêve même d'animaux écrasés, à tel point que ça vire à l'obsession.
On dirait un film gore, dit comme ça. De mon point de vue, c'est encore mieux, car je suis aux premiers rangs du spectacle. Je ne sais pas si les oiseaux font exprès de gésir sur ma route, mais ça y ressemble fortement. Peut-être que c'est uniquement une question de malheureux hasards, ajouté au fait que mes yeux sont attirés par ce qui a giclé sur le bitume.
En tout cas, ça devient très très légèrement insupportable.
Ca dure depuis quelques mois, je dirais depuis la rentrée à peu près, parce que je n'ai pas de tels souvenirs de l'an dernier. Je ne rêvais pas d'oiseaux morts.
Chaque fois que je vois un oiseau, je me le représente écrabouillé. Quand il y en a qui s'égarent sur la chaussée, mon coeur s'accélère et tressaille (tressaillit ? J'ai perdu mon Bescherelle) à chaque voiture qui passe. Je stresse littéralement quand je vois des pigeons sur le point de se faire écraser, quand ils tardent à s'envoler.
Ce n'est pas réservé aux pigeons : il y a quelques mois, j'ai vu un petit chien passer sous les roues d'une voiture, mais en sortir indemne par miracle, malgré le roulé-boulé effectué sous la carosserie. En soi, ça n'a rien de grave, mais ça s'ajoute à la liste.
Ca s'incruste même dans mes rêves, et je ne comprends pas ce que ça signifie. Quand la grippe aviaire était encore à la une, j'avais rêvé de dizaines de poules à moitié déplumées, totalement mal en point, et certaines sur le point de se faire écorcher vives, si je me souviens bien. En tout cas, j'ai le souvenir de scènes horribles auxquelles je ne voulais pas assister, et j'en hurlais de refus.
Il y a quelques jours, ce sont des hamsters, ou en tout cas de sympathiques petits animaux à poils, qui se faisaient marcher dessus dans une animalerie. Pas de sang, rien, juste que j'étais consternée par la souffrance que devaient ressentir ces animaux, et je me suis réveillée au moment où j'arrachais un animal de sous une semelle.
S'il y a un psychanalyste dans l'assistance, hin..
J'attends gentiment que ça se calme. Mais ça tarde.
Comme tout.
La chute
Je m'éclate en mille morceaux, chaque fois que je tombe à terre et que tu n'es pas là pour me rattraper.
Tu te connectes, tu restes quelques minutes à peine, et tu repars.. sans m'avoir parlé. Tu réponds par pure politesse "Merci beaucoup, c'est très gentil" quand je t'envoie un sms d'anniversaire. Evidemment, tu ne me téléphones plus non plus. C'est drôle, presque au sens propre, de sortir aussi vite de ta vie.
Je ne sais pas lequel de nous deux en souffre le plus, mais je peux prédire avec certitude que tu t'en remettras bien plus vite que moi.
C'est un peu pathétique, car j'y perds mon amour-propre. Je ne sais même pas s'il existe encore. La dernière fois, je donnais tout de même le change auprès de mes amis, car presque personne n'était au courant. Si j'avais l'air d'une loque, c'était uniquement à mes propres yeux.
Depuis quelques mois, je dois également affronter le regard des autres, ceux qui sont au courant, qui savent que ça ne va pas, sans en savoir plus. Et je dois me battre pour relever la tête quand j'ai envie de hurler. Je suis suffisamment passée pour une loque ces derniers mois, je ne le veux plus.
C'est pas très facile, mais je fais des efforts. T. m'a même de nouveau appelée tout à l'heure. Et puis j'ai passé la journée à être comme d'habitude, c'est-à-dire souriante, riante même, bavarde et surdynamique. J'ai mentionné ton prénom, je l'ai dit sans trembler.
Mais je n'oublie pas que nous ne nous sommes pas parlé depuis plus d'une semaine.
C'est le néant qui s'ouvre sous chacun de mes pas, et pourtant. Pourtant je fais des efforts. Juré, craché.
La preuve : j'ai presque pas pleuré depuis une semaine.
Lundi 22 Mai 2006
Black-eyed
Recentrons-nous sur les VRAIS problèmes.
- I'm forever black-eyed
A product of a broken home (Placebo)
- Moi je grandis en m'énervant
Les g'noux niqués évidemment
Je n'veux plus rentrer chez moi
Si on m'retient, je n'reviens pas (Deportivo)
- Alors je t'évacue d'un geste de la main,
Te ramène à la porte, te montre le chemin. (Tryo)
(La vie m'a lâchée)
Samedi 20 Mai 2006
Le programme de l'ENS et autres plaisirs minuscules
J'ai appris hier le programme de l'an prochain de l'ENS, sous réserve d'éventuelles modifications à venir (comme l'an passé).
Et je saute de joie depuis hier. Je n'en peux plus de me dire que ce programme est en or massif servi sur un plateau d'argent, imaginé rien que pour moi.
Je veux cuber, je veux retourner à Jaurès, je veux retenter (sérieusement) l'Ens.
Comme quoi les préoccupations ne changent pas beaucoup de la TL à la khâgne..
Aveux suivants