1. D'abord, on passe les vacances d'été les plus palpitantes de sa vie : on passe une semaine chez une amie, on y rencontre des tonnes de gens, on apprend à oublier sa timidité en se calquant sur le modèle de cette amie et, en plus, on voit les Ogres de Barback en festival; et on passe ensuite 2 semaines dans un hôtel où il y a des serveurs excellents qui viennent vous parler d'eux-mêmes, et là encore, on arrive à mettre sa timidité au placard.

2. On passe en Terminale L, avec les mêmes personnes géniales de l'année passée. On apprend à les connaître, on parle beaucoup plus avec elle, on joue parfois à la fille sympathique mais ça devient vite naturel. On parle même à des filles en 1e adorables.

3. On a d'assez longues conversations (de préférence en cours d'allemand, c'est plus drôle) avec Samuel et Clément, sur tous les sujets imaginables, et on découvre qu'on peut discuter avec deux garçons à la fois sans bégayer tous les deux mots.

4. On vit une espèce de nettoyage de printemps hivernal intérieur (je me comprends), et on décide vraiment de rechercher la vie n'importe où. On garde toujours en tête la phrase de Boris Vian "Un jour, il y aura autre chose que le jour", et on comprend qu'il n'y a que 24h dans une journée. On vit un peu plus fort.

5. On tient une des rares résolutions qui tient encore la route, à savoir "mettre de la couleur dans ma vie". On montre qu'on vit un peu plus fort qu'avant : teinture noire bleuté, cheche multicolore, fringues parfois dépareillées, qualifiées de "bizarres" par Iza (variante par une ES "Marine, tu peux pas mettre 2 hauts en même temps, mais un seul par jour")

6. On prend un peu plus confiance en soi, on retrouve son sens de la répartie, qu'on avait perdu au collège, et ça aide à mieux assumer sa personnalité et ses vêtements/goûts.. On fait même parfois (et de plus en plus souvent) des blagues qui font rire tout le monde. Et on oublie qu'il s'agissait d'un rôle il y a encore 3/4 mois.

7. On sent la sympathie des autres, et on prend sa revanche sur Aurélia (sur laquelle on ne fait pas du tout une fixation), cette salope [pardon, ça m'a échappé] qui croit avoir des amies. On constate qu'on a des vraies amies, et elle non, et on se réconcilie même tacitement avec Manon.

8. On commence à reparler à Marie et à Charlotte, qu'on ne fréquentait plus vraiment pour des raisons totalement différentes toutes les 2. Mais ça fait plaisir pareil de savoir que l'une est partante pour voir les Ogres s'ils passent à Paris, et d'être invitée à l'anniversaire de la seconde.

9. On arrive à tuer les fantômes. On est certaines qu'ils ne nous atteindront plus jamais, ils sont morts et enterrés. On peut même les évoquer sans en souffrir et sans rancoeur. On est prêtes à faire tomber les tabous et dire clairement de ce que je refusais même d'évoquer. On sait très bien qu'on tire des leçons de tout, que c'est à nous de décider de la façon dont on prend les événements. Même qu'à présent, dans sa tête, on est vraiment reparties sur des bases saines avec Camilla. Et on en est sûre.

10. On aime les ami/es de sa mère qui sont à LO. On est complètement adoptée par le groupe, on a des liens particuliers avec certains. Et certains inspirent même d'autres pensées, mais c'est une autre histoire. On prend de plus en plus part à leurs activités, moins pour les activités en elles-mêmes que pour les revoir (bien qu'assister à un meeting soit très intéressant).

11. On sent qu'on a de l'importance, on est parfois sollicitée et on se sent utile. On aide sa cousine en maths, on répond gentiment au téléphone pour le 3e jour de suite à sa tante qui a des problèmes de virus informatique, on est sollicitée par son ancienne prof de maths pour l'atelier informatique du lycée, et on s'adresse à vous pour l'aide en littérature plutôt qu'à Justine.

12. On arrive à raconter subtilement sa vie sur un Joueb et personne ne me dit de me taire !